202                MEMOIRES DE PIERRE DE LESTOILE.
aussi comme politiques tous ceux (quelques grands catholiques et zélés qu'ils fussent) lesquels, comme vrais et naturels François, refusoient de se soubsmettre à la domination espagnole. Or de tous ces politiques qu'ils apeloient, qui estoient les plus honnestes hom­mes et gens de bien de Paris, ils avoient resolu en leur conseil d'en pendre et daguer une partie et chasser les autres; et pour ce en leurs rolles ils les distinguoient par ces trois lettres P. D. C., qui estoit à dire pendu, dague, chassé. Je m'y vis sous la lettre de D., qui estoit à dire que je devois estre dague; M. Cotton mon beau pere, sous celle de V.,pendu; M. le pre­sident Le Maistre, sous la même; maistre Jean de Saint Germain l'apotiquaire, sous celle de D., c'est-à-dire dague; M. Desiré mon voisin, sous la lettre de C, c'est-à-dire chassé: et ainsi des autres. Et estoit le commissaire Basin qui l'avoit faite, avec le curé Saint André son vicaire, et maistre Pierre Senault, le seize de ce quartier. Et n'y avoit de toute la rue de ma mere que la maison des Monthelons exempte. Mais Dieu ne